Banc de sciage en chêne massif
Matériaux
- Débit de chêne pour la réalisation (28mm d’épaisseur)
- Tourillon en hêtre pour les chevilles
Quincaillerie
- aucune! Ah si, de la colle…
Outils à main
- Rabots
- Rabot à recaler
- Planche à recaler
- Scie à panneaux
- Scies à queues d’aronde
- Scie à araser
- Foret au diamètre pour les tourillons
- Foret au diamètre pour les valets
- Bédane
- Maillet
- Ciseau à bois
- Scie à Chantourner
- Outils de mesure et de tracé
Outils électroportatifs
- Domino ou tourillons (optionnnel)
- Ponceuse
- Perceuse
Finition
- Vernis transparent satiné
Difficultés techniques
- Queues d’arondes
- Recalage
Description
Je ne sais pas vous, mais scier à la main, c’est toujours un peu délicat: il faut trouver un endroit où poser la pièce, ne pas la mettre en porte à faux sous peine de coincer la lame… Il ne faut pas que la pièce soit trop haute, ni trop basse, et dans le cas du délignage (trait de scie dans le sens des fils du bois), la chaise sur laquelle la pièce est posée risque gros…
Mais il existe une solution! (Hé hé, je devrais peut-être penser à une reconversion dans le téléshopping!)
Mesdames, messieurs, je vous présente le banc de sciage!
C’est un banc dont le siège est à la hauteur de la petite bosse (du tibia?) qui se trouve au dessous de la rotule du genou. Le siège est aussi coupé en deux et qui permet de poser la pièce à une hauteur confortable pour scier les débits de bois, tant au tronçonnage qu’au délignage. En longueur, le banc fait 70cm.
Le banc est réalisé en chêne massif. La table est assemblée aux montants à l’aide de queues d’aronde, les montants sont tenus aux pieds avec un assemblage à tenon-mortaise chevillés à la tire. D’autre part, des trous sont pratiqués dans le siège pour utiliser des valets afin d’immobiliser la pièce à scier.
Deux traverses sur les flancs du banc permettent de contre-venter la structure et des dominos (ou tourillons) sont un très bon moyen d’assurer l’affleurement des flancs sur les chants du siège.
On a fait le tour du propriétaire, on passe à la réalisation!
Réalisation
Après avoir débité et mis à la section l’ensemble des pièces, on commence par tracer les queues d’aronde sur les pièces du siège.
Et on attaque la découpe…
On reporte les tracés des queues sur les montants à l’aide d’un gabarit,
On scie, on ajuste les queues au ciseau à bois et on peut procéder à l’assemblage.
Les queues d’aronde sur les flancs sont tracées (photo ci-dessus) puis reportées sur les montants.
Un trait de scie…
Deux traits de scie plus, un poil d’ajustage et on assemble.
Les queues d’aronde sont volontairement réalisées plus longues de 1 ou 2mm puis arasées. L’assemblage n’en est que plus beau.
Les tenons réalisés à la base des pieds sont tout d’abord tracés au trusquin. L’arasement est scié et les joues sont travaillées au ciseau.
La mortaise correspondante est tracée et travaillée au ciseau à bois.
Un petit assemblage à blanc pour vérifier que tout biche proprement, ça ne fait jamais de mal…
Ensuite, pour des questions purement esthétiques, j’ai choisi de troquer le chanfrein initialement prévu en bois de bout des pieds pour une extrémité un peu plus travaillée. Là à nouveau, tracé, amorce de découpe travaillée au ciseau à bois puis découpe à la scie à chantourner.
Sur cette dernière photo, des traces sont nettement visible sur le pied de gauche: en prenant appui sur la face pour faire levier et sortir les copeaux récalcitrants du fond de la mortaise, la virole du bédane a mâché le bois.
En fait ce défaut est rattrapable en utilisant un chiffon mouillé que l’on applique sur le bois et sur lequel on passe un fer à repasser: l’humidité du chiffon est transféré aux couches superficielles du bois et la chaleur du fer transforme l’eau liquide dans le bois en vapeur d’eau, faisant gonfler le défaut et redonnant forme au défaut.
Les mortaises et tenons sont percés afin de cheviller à la tire.
Après ponçage, humidification du bois pour redresser les fibres, séchage, ponçage, humidification du bois, etc… on passe au collage.
La réalisation touche à sa fin et il se peut que des défauts dans l’assemblage des queues d’aronde soient constatés. Rien de plus simple à corriger: il suffit de trouver une chute de bois dont la teinte correspond à l’endroit que l’on souhaite corriger, de tailler une petite languette que l’on insérera dans la fente et que l’on fixera à l’aide de colle à bois.
Une fois la colle sèche, la languette est sciée à fleur puis arasée au ciseau à bois.
Enfin, il ne reste plus qu’à percer les trous qui accueilleront les valets en prenant garde à ne pas arracher les fibres en sortie de foret.
Un petit coup de balais…
…deux couches de vernis avec un ponçage intermédiaire au grain 220 et le banc est prêt à l’emploi!
… Et si c’était à refaire?
A l’usage, le vernis n’est pas le bon choix de finition: ça donne un aspect plastifié mais par dessus tout, ça rend la surface extrêmement glissante…!
Alors à refaire, j’y mettrais de l’huile et en fin de séchage, j’y passerais de la sciure de bois (résidu de sciage) qui donne un aspect rugueux à la surface.
Article T2Woodworks: Banc de sciage
Joli banc, mais as tu fait tes débits de chêne avec des outils manuels? Si oui quelle est ta méthode?
Salut Seb,
Pour ce banc, j’ai trouvé des planches en chêne à la section en GSB. Je n’ai pas de dégauchisseuse/raboteuse chez moi. En revanche, vas voir là: https://t2woodworksplus.wordpress.com/2014/06/14/etabli-partie-1-liberte-egalite-planeite/ l’établissement d’une face et d’un chant de référence avec des outils à main y sont expliqués. Pour la face et le chant opposé un trusquin fait parfaitement l’affaire pour marquer puis raboter jusqu’à la ligne de marquage. Regarde un peu l’article, dis-moi ce que tu en penses: ton retour m’intéresse!
Magnifique réalisation, je compte aussi m’en faire un n’ayant rien de pratiquer pour les débits de bois.
Tu es parti sur quelle épaisseur de bois ? Concernant les dimensions, tu es parti sur quelle longueur ?
Il semble inspiré de celui cité dans le livre Handsaw Essentials de C. Schwarz, me tromperais-je ? :o)
Tu as des modifications que tu apporterais au banc après quelques mois d’utilisation ? Je suis preneur de ton avis.
Très beau site au passage, et articles détaillés et intéressants.
Salut Lucas,
Le banc est constitué de débits de chêne de 28mm d’épaisseur. Il fait 70cm de longueur.
Même si Schwarz est un grand bonhomme du travail du bois, pour les lignes du banc, je ne me suis pas inspiré de « handsaw essentials » que je n’ai pas lu (il est bien?) mais je suis tombé sur un banc identique en faisant des recherches d’images de bancs de sciage sur internet. L’avantage de celui-là, c’est qu’il est complètement dégagé au milieu pour déligner. Il y en a d’autres qui traînent sur le net mais qui ont le désavantage d’avoir des traverses entre les demi-plateaux. Je ne suis pas fan.
Les choses à éviter pour le banc? Surtout pas de vernis ni de cire, au risque de voir les planches valser tel un Philippe Candeloro dans ses belles années et comme dit dans l’article, j’huilerai en mettant de la sciure sur le plan horizontal au séchage pour augmenter la rugosité.
Et qu’améliorer? Ben pas grand chose. Peut-être un tasseau sur le côté et dans le sens de la longueur pour appuyer les planches que l’on tronçonne….? Au risque de surélever d’un côté les planches de grande largeur à déligner… A voir.
Montre-moi le résultat, je suis curieux de voir ce que ça donne!
Hello,
Merci pour ton retour.
Oui le Handsaw Essentials est très intérressant à lire, en tous cas pour un débutant comme moi il donne de précieux conseils pour bien apprivoiser les différents types de scie.
Il y a justement un modèle de banc de sciage présenté qui s’approche beaucoup du tien avec la petite astuce du pied décalé par rapport au montant qui permet de poser la planche sur ce débord sans qu’elle ne s’abîme au sol.
Je vais essayer de trouver du bois de GSB pas trop tordu et me lancer la dedans. Je te ferais un retour une fois terminé :o)
Volontiers! 🙂